La cathédrale engloutie


La cathédrale engloutie


Ce texte a été écrit à l'écoute du morceau de C.DEBUSSY "La Cathédrale Engloutie", en 2010


Chassée de mon unique demeure, j’erre bien malgré moi dans une campagne désertique. Je suis un être solitaire par la famine dévasté, perdu dans une brume infinie. C’est néanmoins ce que je crois au plus profond de mon cœur avant d’entendre grâce au souffle du vent, au loin, un simple bruit. Je m’élance alors, à la fois excitée et terrifiée à l’idée de découvrir un lieu inconnu, un univers certainement mystique. Soudain, je fais face à un édifice me surplombant, une imposante cathédrale entourée par le néant. Je suis impressionnée par les dimensions de ce monument. JE n’en crois plus mes yeux, je crois presque rêver. Les cloches sonnent et bourdonnent dans ma tête, il me semble que je deviens folle, tout se trouble autour de moi, tout m’apparaît comme une illusion. Je suis inquiète, mais je pousse la porte en bois, intriguée. L’intérieur, doré, réveille en moi une sensation, pourtant je ne saurais la décrire.


Les cloches sonnent toujours. Quelqu’un se trouve donc ici ? Je marche dans la cathédrale, admirant l’architecture. Soudain, l’orgue se fait entendre et joue une musique majestueuse, je suis impressionnée par ces sons que je perçois. Mais je demeure angoissée, gardant en moi un pressentiment. Je m’assois, mais je prie, espérant retrouver un jour le chemin de ma maison. le monument semble gronder de bonheur, comme si j’avais trouvé la clef, peut-être celle de ce que ma vie pourrait signifier. Je vois un homme marcher lentement, qui s’approche de moi. Il porte une longue toge noire, et une capuche, son visage est caché ; lorsqu’il est à ma portée, je me lève. Il ne me parle pas, et pourtant, je sens qu’il me dit quelque chose. J’ai l’impression de le comprendre, et il me semble qu’une force magique me contrôle, l’orgue joue toujours, les cloches semblent sonner éternellement dans mon esprit. L’individu touche mon front de sa main vieillie. Une sensation m’emplit le cœur. Je m’étais perdue, ma vie m’apparaissait vaine, sans intérêt, je ne comprenais plus pourquoi j’étais là, plus rien ne me raccrochait à la vie, et c’est parce que je ressentais ces sentiments, cette mélancolie, qu’une force m’a menée ici, pour que je demeure là, dans ce monde, pour que je puisse simplement redonner un sens à mon existence.


Je fermai les yeux, lorsque je les rouvris, j’étais hors de la cathédrale, devant la porte. Les cloches ne sonnaient plus. Au fond de moi, toute tristesse avait disparu, je me sentais plus sereine. Je me retournais et pris la route que j’avais empruntée auparavant. La brume se dissipait doucement. Plus loin, je me tournai pour revoir une dernière fois cet édifice majestueux mais il s’était évaporé comme s’il n’avait jamais existé. Je continuais d’avancer sur le chemin de la vie, espérant ne plus jamais revoir cette cathédrale engloutie, puisque cela voudrait dire qu’une fois de plus j’étais perdue. Il ne serait pas dit alors que je puisse retrouver la voie pour demeurer dans l’univers des mortels. Je marchai alors, bien malgré moi, déterminée vers la maison dont j’avais été chassée. Je n’avais plus peur de vivre.


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